Nouvelle contribution à la modification n°5 du pluiHD de Grand Chambéry
Le pluiHD est le plan local d’urbanisme qui régit l’occupation et le devenir des sols de Grand Chambéry ainsi que les déplacements. Le pluiHD réglemente la « bétonisation » des communes.
Les collectivités actuelles (2021 – 2026) montre une certaine volonté pour la prise en compte de la nature et de sa biodiversité sur son territoire, notamment en intégrant une OAP « Nature en Ville » pour Chambéry dans la modif n°4 et maintenant pour tout Grand Chambéry nouvellement appelé « Continuités écologiques et luttes contre les îlots de chaleurs » dans la modification n°5 en cours d’enquête publique.
Vous pouvez donner votre avis jusqu’au 6 juin 17h30 ici : https://www.registre-dematerialise.fr/6138/
je vous dévoile ici la mienne approuvé par le collectif Nature en Ville.
Mesdames, Messieurs les commissaires d'enquête,
Ma contribution se porte essentiellement sur l'OAP thématique « continuités écologiques et lutte contre les ilots de chaleurs ».
Félicitations à Grand Chambéry pour la prise en compte de ce thème dans le développement des communes et des pistes d'adaptation du vivant face aux défis du changement climatique. C'est une belle étape en sachant que Chambéry sera la 6eme ville de France la plus impactée par la hausse de température (voir doc stratégie de désimperméabilisation du 12/12/2024 https://participons.chambery.fr/processes/desimper).
Je me permets de vous proposer des recommandations pour plus de pertinence à cette OAP.
A/ Dans le volet 1 paragraphe 2/ favoriser la préservation et le développement de la biodiversité au sein des projets (p. 7), un certain nombre de prescriptions est listé, sans en donner l'aspect opérationnel. Voici quelques propositions, pour toutes demandes de permis de construire où se trouve des réservoirs de biodiversité ou des corridors (trames vertes et bleues) :
- les communes devront exiger au mieux une étude environnementale par un ou une écologue. Le CIBI (Conseil International Biodiversité ) par son label BiodiverCity propose une liste d'écologues certifiés et un accompagnement lors du chantier.
- ou a minima les communes mettent à disposition des porteurs de projet et avant toute délivrance du permis un inventaire de l'atlas de la biodiversité. Une base de donnée existe déjà NaturaList, alimenté-es par des amateur-rices. Une meilleure communication avec des organismes locaux de défense de la nature ou de collectif d'habitants identifiés permettrait par leurs expertises d'usages de remettre aux porteurs de projets la pertinence des types de nichoirs, de leurs emplacements et des essences d'arbres à conserver ou à planter.
- Les communes désigneront dans les services d'urbanisme une personne en charge de vérifier avec sérieux si les demandes de permis de construire sont sur des parcelles concernées par des réservoirs biologiques, TVB, et de faire appliquer les 2 premiers points. Cette même personne devra s'assurer que le porteur de projet respecte bien les prescriptions de la présente OAP au moins une fois pendant et après chantier ou suivant une demande d'habitant.
Ou alors Grand Chambéry ou les communes engagent en interne un-e ou plusieurs écologues spécialistes en accompagnement des projets urbains.
Les agent-es de service espaces verts et élagage devront être informé-es de l'emplacement des réservoirs biologiques et trames vertes et bleues du pluiHD.
Tout une partie d'un boisement (OAP 107 Ancien internat de Vaugelas) a été coupé récemment par le service élagage de Chambéry (ce service aurai pu être épaulé par un ou une écologue) et un projet immobilier rase tout un ensemble haie et jardin centenaire dans la continuité de ce même "ex"-boisement, noté comme « inclus dans la trame verte et bleue urbaine ». De nombreuses espèces protégées dont l'écureuil roux sont menacées, un pan entier de leur territoire est amputé sans y appliquer la séquence ERC (Eviter, Réduire, Compenser).
B/ Dans le volet 3 Nature en ville et lutte contre la surchauffe urbaine sur la commune de Chambéry au paragraphe 2/ conserver les arbres et déployer la canopée dans les milieux urbains.(p. 33)
Attention à la possible interprétation de l'objectif de pourcentage de canopée fixé dans le cas où la canopée dépasse 15% et 25%, il serait possible de la réduire à 15%. Le texte "et/ou retrouver à minima 15% de canopée" est à supprimer pour éviter cette confusion !
Pour éviter toutes ces confusions, il serait intéressant que Chambéry se dote d'un « plan canopée ».
Des villes comme Lyon ou Strasbourg ont adopté leur plan. https://developpementdurable.grandlyon.com/en-actions/dispositifs-partenariaux/plan-canopee-larbre-au-service-du-climat-urbain/
C/ Dernière remarque figurant dans le règlement écrit du secteur urbain pour la zone UCA et plus précisément dans le tableau reliant le pourcentage de pleine terre à conserver à celui de l'emprise au sol (p.30).
Attention là aussi à l'interprétation des limites de pourcentages à 20, 40 et 60 % concernant l'emprise au sol. Rien n'est indiqué si c'est une limite incluse ou exclue, les mêmes limites sont reprises dans la tranche suivante laissant libre cours aux promoteurs de choisir la ligne qui les arrangent c'est à dire celle où il y a le plus petit pourcentage de pleine terre. En effet en limite max d'emprise au sol pour la zone UCA qui est de 60% , le promoteur peut très bien laisser que 10% de pleine terre au lieu de 20% comme le stipule la ligne juste au dessus, donc une pleine terre divisée par 2.
Consciente que nos contributions n'ont aucun poids, j'espère tout de même que certaines vous semblent pertinentes et que les responsables de la future modification n°5 du pluiHD en prendront compte, veuillez agréer mes sincères salutations.